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À la découverte de la communauté druze en Israël

4 avril 2025

Une culture à part au cœur d’Israël

Dans les collines du nord d’Israël, il y a une présence qu’on ne remarque pas tout de suite. Elle est discrète, ancrée, mais dès qu’on s’y attarde, elle intrigue, elle touche. La communauté druze, peu connue du grand public, a quelque chose de rare. Une manière d’être, un lien fort avec ses racines, mais sans jamais se fermer au monde. Leur histoire, on la devine à travers les gestes, les regards, l’accueil qu’on reçoit. Pour vraiment comprendre, il faut sortir un peu des itinéraires classiques. Aller voir, écouter, rester un moment.

Le village de Daliyat al-Karmel, pas loin de Haïfa, fait partie de ces endroits qui marquent. Les odeurs d’épices, les petites rues, le marché vivant… et puis ces rencontres, parfois simples, mais qui restent. Ce n’est pas un musée à ciel ouvert. C’est une vie qui se partage, si on prend le temps.

👉 Et si vous voulez vraiment vous connecter à cette culture, pensez aux guides accompagnateurs en Israël. Certains viennent de cette communauté. Avec eux, ce n’est pas juste une visite, c’est un passage de témoin, une conversation qui vous accompagne bien après le voyage.

La cuisine de la communauté druze
Sommaire

Qui sont les Druzes ? Une identité plurielle et mystérieuse

Le peuple druze — ou plutôt la communauté druze, comme on l’appelle souvent — fait partie de ces groupes religieux dont on entend peu parler, mais qui captivent dès qu’on s’y intéresse un peu. Leur foi, née au XIe siècle dans l’Empire fatimide, prend racine dans l’islam chiite ismaélien, mais très vite, elle s’en détache. Ce qu’ils suivent aujourd’hui, c’est une religion à part entière, nourrie d’influences multiples : pensée grecque, mysticisme soufi, et toute une symbolique inspirée de la gnose.

Le mot « druze » vient du nom d’un des premiers prêcheurs, Mohammad al-Darazi. Ironie du sort : ses idées ont ensuite été rejetées par ceux qui ont réellement posé les bases de la foi. Le vrai guide spirituel, celui qu’on considère comme le fondateur, c’est Hamza ibn Ali. Vers 1017, il aurait cristallisé les grands principes de cette doctrine, discrète, mais profondément cohérente pour ceux qui la suivent encore aujourd’hui.

Une religion fermée, une culture ouverte

Les textes sacrés de la foi druze, appelés les Épîtres de la Sagesse (Rasa’il al-Hikma), ne sont pas accessibles à tous. Seuls les Uqqal — les sages initiés — ont le droit de les lire et de les interpréter. La religion druze ne cherche ni à convertir, ni à s’étendre. On naît druze, on ne le devient pas. Cette fermeture spirituelle peut surprendre, mais elle cohabite avec une ouverture culturelle bien réelle, surtout en Israël.

Dans ce pays, les Druzes représentent environ 1,6 % de la population, soit un peu plus de 140 000 personnes. Leur intégration est remarquable. Beaucoup servent dans l’armée, travaillent dans la fonction publique, enseignent, occupent des postes dans la recherche. Certains sont même élus ou impliqués dans la vie politique. Pour une minorité arabe dans la région, c’est un cas assez unique. On y voit à la fois un choix d’engagement, et une manière, aussi, de préserver leur identité dans un monde en mouvement.

La majorité vit dans des régions restées longtemps en retrait, souvent en montagne. On les retrouve surtout dans la région du mont Carmel (Isfiya, Daliyat al-Karmel), en Galilée (Maghar, Peki’in, Yarka, Julis), ou sur le plateau du Golan à Majdal Shams. Des lieux où l’histoire, les paysages et les traditions se croisent encore au quotidien.

Une diaspora religieuse en mosaïque : au-delà d’Israël

La communauté druze ne se limite pas aux frontières d’Israël. On estime qu’il existe entre 1 et 2 millions de Druzes dans le monde, installés surtout dans quatre pays du Levant : le Liban, la Syrie, Israël et la Jordanie.

  • Au Liban, les Druzes forment une minorité influente, environ 5 % de la population. La plupart vivent dans le Chouf et dans les montagnes du Mont Liban. Leur rôle politique y est majeur. Le parti socialiste progressiste, fondé par Kamal Joumblatt puis repris par son fils Walid, reste aujourd’hui un acteur central dans la vie politique libanaise.
  • En Syrie, la communauté est surtout présente dans la région du Jabal al-Druze (ou Jabal al-Arab), autour de Soueïda. Ils y ont une longue histoire de résistance : contre les Ottomans d’abord, puis contre le mandat français dans les années 1920. Malgré le chaos lié à la guerre civile, leur statut est resté relativement stable, même si la prudence reste de mise.
  • En Jordanie, les Druzes sont moins nombreux, mais officiellement reconnus. La monarchie hachémite les considère comme une minorité fidèle, et ils bénéficient de certains droits civils et religieux.


Enfin, on trouve aussi des petites communautés druzes dans la diaspora — en Amérique du Sud (notamment au Venezuela et au Brésil), au Canada ou encore aux États-Unis. Là-bas, elles s’organisent pour faire vivre leur culture à travers des associations, des rencontres, et parfois même des centres communautaires.

L’hospitalité druze, une tradition sacrée

Chez les Druzes, l’hospitalité n’est pas un simple mot. C’est une vraie manière d’accueillir. Il suffit parfois de passer dans un village pour se voir proposer un café, ou même un repas, sans cérémonie. Cette générosité n’a rien de forcé : elle vient d’un vieux code de conduite, fait de loyauté, de respect, et d’un sens profond du lien humain. L’étranger est vu comme un invité, jamais comme un intrus.

Les principaux villages druzes d’Israël

Daliyat al-Karmel : le cœur battant de la communauté druze

Région : Mont Carmel, à 17 kilomètres de Haïfa

Parmi tous les villages druzes en Israël, Daliyat al-Karmel est sans doute celui qui marque le plus. Perché au sommet des collines du mont Carmel, à seulement 20 kilomètres de Haïfa, il offre un aperçu vivant et sincère de la culture druze, sans artifices.

Dès qu’on arrive, quelque chose se passe. L’atmosphère est chaleureuse, presque familière. Les rues sont bordées de petites boutiques d’artisanat, d’échoppes où flottent des parfums d’épices, et de tissus aux broderies délicates. Le jour du marché, le village prend une autre allure : les étals débordent de produits frais, les plats typiques comme le mansaf ou le labneh maison s’invitent à la dégustation, et les sourires ne manquent jamais.

Village druze de Daliyat al-Karmel

Sites à visiter à Daliyat al-Karmel

Daliyat al-Karmel, ce n’est pas juste un village. C’est une porte ouverte sur le monde druze, un lieu où chaque ruelle, chaque maison, chaque parfum raconte quelque chose. Accroché aux pentes du mont Carmel, ce coin authentique invite à prendre son temps, à découvrir, à ressentir. Entre traditions et vie quotidienne, voici quelques lieux à ne pas manquer si vous passez par là :

  • Le musée du patrimoine druze
    Installé dans une maison en pierre typique du Carmel, ce petit musée vaut vraiment le détour. On y découvre des tenues traditionnelles, des objets du quotidien, des outils anciens, parfois même des manuscrits. L’ensemble forme un tableau vivant de ce qu’a été – et reste encore – la culture druze. Des visites guidées sont proposées de temps à autre, souvent par des habitants du village eux-mêmes. Leur enthousiasme est contagieux.
  • La maison de Sir Laurence Oliphant
    Cet écrivain et diplomate britannique du XIXe siècle est tombé amoureux du mont Carmel. Il s’est installé ici avec sa femme et son secrétaire, fasciné par la région et ses habitants. Sa maison est aujourd’hui un lieu de mémoire, empreint de romantisme et d’histoire. On y sent le lien profond qu’il avait noué avec la communauté druze. Depuis les jardins, la vue sur la vallée est splendide.
  • Le marché artisanal
    Vibrant, coloré, vivant… Le marché est sans doute le cœur battant de Daliyat. On y trouve mille trésors : des tissus brodés à la main, des poteries aux motifs délicats, des savons à l’huile d’olive, de l’encens, des infusions, et bien sûr les fameuses épices du Carmel. Mais plus que les objets, ce sont les échanges qui comptent. Les commerçants aiment parler, raconter, partager. On y vient pour acheter, mais on repart surtout avec des sourires et des histoires.
  • La promenade panoramique de l’ancienne voie ferrée
    Peu de voyageurs la connaissent, et pourtant… Cette promenade suit les traces d’une ancienne voie ferrée ottomane. Elle serpente à travers les collines, offrant à chaque détour des vues superbes sur le Carmel. Le coucher du soleil y est magique. Un endroit parfait pour une balade tranquille après un bon repas.
  • Le sanctuaire de Nabi Khadr (Saint Georges)
    Juste à la sortie du village, ce sanctuaire rassemble. Les Druzes y viennent, mais aussi des chrétiens et des musulmans. C’est un lieu de spiritualité partagée, à la fois sobre et profond. On y entre dans le calme, on y reste un moment, sans forcément savoir pourquoi. Un espace de paix, de respect, de silence habité.

Où manger à Daliyat al-Karmel : les meilleures adresses

Impossible de passer par Daliyat al-Karmel sans goûter à la cuisine druze, connue pour sa générosité, ses arômes profonds et ce petit quelque chose qui réchauffe autant le cœur que l’estomac.

Communauté druze en Israël Restauration

Voici quelques restaurants incontournables où faire une vraie pause — pour savourer, mais aussi pour rencontrer :

  • El Babour – The Mill
    C’est sans doute l’adresse la plus connue du village. Installé dans un ancien moulin superbement rénové, le lieu a du cachet, et la cuisine y est à la hauteur. Le chef propose une version raffinée de la cuisine druze : feuilles de vigne farcies, galettes au zaatar, houmous onctueux, légumes rôtis au feu de bois, kebbe, et des desserts faits maison qui valent le détour. Le décor mêle rustique et élégance, et l’accueil est à la fois simple et chaleureux. Une vraie belle étape.
  • Druze Hospitality Center
    Plus qu’un restaurant, c’est une immersion. On est reçu dans une maison druze traditionnelle, autour d’une grande table, comme un invité plus qu’un client. Les plats sont cuisinés avec soin, selon des recettes transmises de génération en génération. C’est aussi l’occasion d’échanger, de poser des questions, d’écouter les récits de celles et ceux qui vivent ici. Une belle façon de goûter à la culture autant qu’à la cuisine.
  • Saj al-Carmel
    Une ambiance plus détendue, mais tout aussi savoureuse. On y vient pour les galettes saj, cuites à la minute, garnies de fromage fondu, d’épinards ou de zaatar. C’est simple, rapide, mais toujours bon. Les habitants du coin y passent souvent, notamment pour la limonade maison, rafraîchissante à souhait.
  • Café Carmel View
    Envie d’une pause sucrée avec une vue imprenable sur les collines ? Ce petit café est tout indiqué. On y sert un café turc corsé, du thé aux herbes cueillies dans les environs, des pâtisseries orientales et des jus frais. Idéal pour se poser un moment, le regard qui se perd dans les paysages du mont Carmel.

Isfiya

Région : Mont Carmel, à 5 kilomètres de Daliyat al-Karmel

Accroché aux hauteurs du mont Carmel, à seulement quelques kilomètres de Daliyat al-Karmel, le village d’Isfiya (ou Usfiya) est un autre lieu fort de la présence druze dans le nord d’Israël. Son nom vient de l’arabe et signifie « guérison » — un nom qui lui va bien, tant l’endroit dégage une forme de sérénité, presque méditative. L’atmosphère y est calme, chargée de spiritualité, comme si le temps y passait un peu autrement.

Village druze de Isfiya

Un héritage spirituel fort
Isfiya, c’est aussi un lieu de foi. Un centre spirituel important pour la communauté druze. Parmi les sites à découvrir, le maqam Abu Abdallah, sanctuaire vénéré, où les fidèles viennent se recueillir dans le calme. Ici, la religion n’est pas figée : elle se vit au quotidien, transmise de génération en génération. Beaucoup de familles druzes vivent à Isfiya depuis toujours, et continuent à faire vivre leurs traditions avec sincérité et ferveur.

Une vue imprenable
Depuis le sommet du village, la vue est à couper le souffle. On domine les forêts du Carmel, et par temps clair, on aperçoit même la Méditerranée au loin. Les sentiers de randonnée, qui partent tout près, traversent une nature préservée. C’est l’occasion parfaite de mêler marche tranquille, paysages, et découverte culturelle — sans rien brusquer.

Julis

Région : Galilée occidentale, à 34 kilomètres de Haïfa

Dans l’ouest de la Galilée, Julis est un petit village druze qui dégage une impression de calme rare. Loin des foules et du tourisme classique, c’est un lieu où l’on découvre la culture druze dans ce qu’elle a de plus authentique. Ici, la vie suit son cours, entre traditions vivantes et fierté tranquille. On n’y vient pas pour « visiter », mais pour rencontrer, écouter, ressentir le rythme d’une communauté profondément attachée à ses racines.

Village druze de Julis Almona Garden

Une vie rythmée par les saisons
À Julis, la terre guide le quotidien. Les vergers d’oliviers, les figuiers, les petits champs maraîchers dessinent les contours du village et changent de teinte au fil des saisons. Ici, tout pousse avec soin, dans le respect du cycle naturel. L’huile d’olive artisanale est une fierté locale, tout comme les produits du terroir qu’on trouve parfois directement chez l’habitant, sans pancarte ni vitrine.

Des traditions bien ancrées
Le village est aussi un lieu important pour la communauté druze. Plusieurs familles influentes y vivent, et le souvenir du sheikh Amin Tarif, grande figure spirituelle du XXe siècle, est encore très présent. Sa maison, encore debout, incarne le respect que les habitants vouent à leurs guides religieux, et à leur histoire.

L’accueil en toute simplicité
Ce qu’on retient surtout en venant à Julis, c’est l’accueil. Pas de discours, pas d’apparat. Juste un café turc offert spontanément, une discussion improvisée, une porte qui s’ouvre sans prévenir. Les gens ici prennent le temps. Et ça change tout.

Almona Garden
Aussi appelé El-Mona Gardens, ce jardin étonnant a été imaginé par Naji Abbas, en hommage à ses parents, Mona et Rashid. Il s’étale sur trois niveaux, entre végétation luxuriante et coins secrets. On y découvre des sculptures, des objets anciens, des jeux d’eau, des fleurs en pagaille… et même des animaux. C’est un lieu à part, un peu hors du temps, pensé pour la beauté, la mémoire, et la paix. Almona Garden accueille les visiteurs tous les jours de la semaine, samedi compris, de 9h00 à 19h00.

Maghar

Région : Galilée, à 20 kilomètres de Tibériade

Maghar, perché en Haute Galilée, est un village à part. Ce qui le rend unique ? Sa diversité. Contrairement à beaucoup d’autres villages druzes, ici, Druzes, chrétiens et musulmans partagent le même espace, au quotidien. Trois communautés, trois traditions, une seule ville. Ce mélange donne à Maghar une ambiance particulière, un équilibre rare, presque fragile, mais profondément vivant.

Village druze de Maghar

Une mosaïque humaine et culturelle
Maghar, c’est un bel exemple de ce que peut être la coexistence au quotidien. Chacun y a sa place, ses traditions, ses fêtes. Il y a des églises, des mosquées, des sanctuaires druzes — et ce qui frappe, c’est que tout cela cohabite avec une vraie simplicité. Dans les rues, on passe d’un lieu de culte à l’autre, parfois sans s’en rendre compte. Et si l’on s’arrête un instant, il n’est pas rare de se faire inviter à goûter un plat maison, chez un habitant.

Une vue exceptionnelle sur la Galilée
Posé sur une colline, le village offre des panoramas à couper le souffle. Le lac de Tibériade s’étire au loin, et les montagnes entourent l’horizon. À la tombée du jour, la lumière devient douce, dorée, presque irréelle. Depuis les hauteurs, le coucher de soleil est un moment suspendu.

Artisanat et traditions
Maghar, c’est aussi des mains qui fabriquent, qui préservent. Plusieurs coopératives de femmes y proposent de l’artisanat local : broderies fines, confitures maison, savons à base d’huile d’olive. Acheter ici, c’est soutenir un savoir-faire transmis, souvent de mère en fille. Et repartir avec un objet chargé de sens.

Peki’in

Région : Galilée, à 40 kilomètres de Tibériade

Ce village ancien, niché dans les collines de Galilée, porte en lui une mémoire profonde. On y trouve une communauté druze bien ancrée, aux côtés d’une petite présence juive. Ce voisinage discret s’inscrit dans une histoire longue, marquée par la sagesse des anciens. Le village abrite d’ailleurs une synagogue ancienne et plusieurs lieux de recueillement liés aux sages du Talmud. Un lieu calme, habité par le temps, où la spiritualité se ressent dans les pierres autant que dans les gestes du quotidien.

Village druze de Peki’in

Un lieu chargé d’histoire
Peki’in est un village qui porte en lui la mémoire. Selon la tradition juive, c’est dans la grotte des sages que les rabbins Shimon bar Yohaï et son fils auraient trouvé refuge pendant treize ans pour étudier la Torah, loin des persécutions. On y trouve aussi une ancienne synagogue, simple mais émouvante, et une fontaine centrale autour de laquelle la vie du village s’est organisée depuis des siècles. Ici, le passé n’est jamais très loin.

Une forte présence druze
Aujourd’hui, Peki’in est majoritairement druze. On y retrouve l’esprit de cette communauté : un accueil chaleureux, un attachement profond à la terre, et le respect des traditions. Le centre du patrimoine druze, animé par des habitants, permet de plonger dans leur culture à travers des objets, des histoires, et même des dégustations. C’est vivant, généreux, sincère.

Nature et sérénité
Autour du village, les collines sont couvertes d’oliviers. Des sentiers discrets traversent les bois, parfaits pour marcher, respirer, se retrouver. À Peki’in, on ralentit sans même s’en rendre compte. Chaque maison, chaque pierre semble avoir quelque chose à raconter.

Yarka

Région : Basse Galilée, à 17 kilomètres de Akko (Saint-Jean-d’Acre)

Yarka compte parmi les plus grands villages druzes d’Israël. Ce qui le rend unique, c’est à la fois son effervescence et son ancrage. Le marché populaire attire du monde de toute la région, avec ses produits frais, ses stands d’épices, ses tissus colorés. On y trouve aussi de nombreuses boutiques d’artisanat, parfois familiales, tenues depuis plusieurs générations. Et puis, un peu à l’écart, presque cachés entre les maisons, se dévoilent de vieux lieux de culte, empreints de silence et de spiritualité. Yarka mêle le mouvement et la mémoire, dans un équilibre qui lui est propre.

Village druze de Yarka

Un village entre modernité et coutumes
Yarka a trouvé son équilibre entre tradition et ouverture. D’un côté, on y croise des temples druzes discrets, respectés, toujours actifs. De l’autre, des zones commerciales modernes, dont la célèbre « Yarka Mall« , qui attire les curieux bien au-delà du village. Mais l’âme de Yarka, elle, se découvre ailleurs : dans les ruelles anciennes, là où les portes restent entrouvertes, et où le quotidien suit encore le fil des coutumes.

Hospitalité et transmission
Ici, l’hospitalité n’est pas un mot creux. Beaucoup de familles ouvrent volontiers leur maison pour partager un repas ou expliquer une recette. On vous sert du sfiha, du labné préparé le matin même, ou des mana’ish aux herbes cueillies dans les collines. Tout est simple, généreux, et transmis avec fierté. Yarka, c’est aussi cela : un lieu où les jeunes apprennent encore la langue de leurs grands-parents, les rites, les gestes, comme une évidence.

Un point de départ idéal
Par sa position, Yarka est un excellent point de départ pour rayonner dans la région. La ville d’Akko n’est pas loin, les sentiers de Galilée sont facilement accessibles, et l’ambiance du village, entre calme et échanges, en fait une base agréable pour qui cherche à allier découverte et authenticité.

Majdal Shams : le balcon du Golan

Région : Golan, à 61 kilomètres de Safed

Tout au nord-est d’Israël, à flanc de montagne, Majdal Shams s’accroche aux pentes du mont Hermon et domine le plateau du Golan. De là-haut, la vue s’étend jusqu’à la Syrie toute proche. C’est le plus grand village druze du Golan, et sans doute l’un des plus marquants. L’histoire y est complexe, les cicatrices visibles, et la géographie ne laisse personne indifférent. Ici, tout parle : les pierres, les regards, le silence. Majdal Shams ne cherche pas à séduire par le folklore — c’est sa sincérité, son ancrage, qui touchent. Loin du tumulte touristique, le village dégage une force calme, une dignité discrète, et cette impression rare d’être face à une communauté qui garde, malgré tout, la tête haute.

Village druze de Majdal Shams

Une frontière vivante
Majdal Shams est tout près de la ligne de cessez-le-feu avec la Syrie. Cette proximité donne au village une résonance particulière, presque intime. Beaucoup d’habitants ont de la famille de l’autre côté — qu’ils ne peuvent pas toujours voir, ni même joindre. Ce déchirement discret, on le ressent dans les mots, dans les regards. Il a forgé une forme de résilience, une force silencieuse. Ici, l’attachement à la terre n’est pas un concept : c’est un lien réel, viscéral, qui se transmet.

Une nature époustouflante
Majdal Shams est entouré de beauté brute. En hiver, la neige habille le mont Hermon, attirant les skieurs. Dès le printemps, les vergers se couvrent de fleurs, les montagnes s’ouvrent aux randonneurs. L’air est pur, les paysages sont larges, puissants, souvent spectaculaires. On vient ici pour respirer, marcher, se sentir petit face à la nature.

Culture et mémoire
Le village n’oublie rien. On y trouve un centre culturel druze, quelques galeries tenues par des artistes du coin, et des projets collectifs qui racontent l’identité locale avec fierté. Majdal Shams est un carrefour de mémoires : passé syrien, vie en Israël, spiritualité druze. Tout s’y entrelace, sans bruit, mais avec profondeur.

Foire aux questions (FAQ)

Qu’est-ce que la religion druze ?

La religion druze est un courant monothéiste ésotérique né au XIe siècle, issu de l’islam ismaélien mais qui s’en est rapidement détaché pour devenir une foi à part entière. C’est une religion fermée, sans conversion possible, transmise uniquement par la naissance. Elle mêle des influences diverses : philosophie grecque, gnosticisme, mysticisme soufi et spiritualité monothéiste.

Les Druzes ne suivent pas les cinq piliers de l’islam et s’appuient sur leurs propres textes sacrés, appelés Épîtres de la Sagesse. Seuls les membres initiés, qu’on appelle Uqqal, peuvent accéder à ces écrits et aux dimensions profondes de la foi. Le reste des fidèles, les Juhhal, suivent les principes généraux sans entrer dans le détail des rites. Tout repose sur la discrétion, la connaissance intérieure et le lien intime avec la tradition.

Où vivent les Druzes en Israël ?

En Israël, la communauté druze est implantée surtout dans le nord du pays, dans des zones rurales, souvent en altitude, où la nature et les traditions se mêlent. On y trouve des villages paisibles, nichés dans les collines, où la vie suit un rythme bien différent de celui des grandes villes. Les principales localités druzes sont :

  • Daliyat al-Karmel et Isfiya, perchés sur le mont Carmel
  • Maghar, Peki’in, Julis et Yarka, dispersés à travers la Galilée
  • Majdal Shams, sur les hauteurs du Golan
    Dans chacun de ces villages, on ressent une richesse culturelle forte, où l’attachement aux racines se conjugue à une ouverture progressive au monde moderne.

Peut-on visiter un village druze ?

Oui, sans hésitation ! Visiter un village druze en Israël, c’est vivre une rencontre vraie, pleine de sens. Pour les voyageurs en quête d’authenticité, c’est une porte ouverte sur une culture profondément enracinée. L’accueil est chaleureux, souvent spontané. Vous pourrez flâner dans les marchés, découvrir des objets faits main, goûter une cuisine généreuse — et parfois même passer la nuit dans une maison d’hôtes tenue par une famille du village.

Certains villages, comme Daliyat al-Karmel, sont particulièrement ouverts aux visiteurs. On y organise des visites guidées, des ateliers de cuisine traditionnelle, du tissage ou encore des moments d’échange avec les habitants. Chaque rencontre est unique. Et c’est ce qui rend l’expérience si précieuse.

Que manger dans un village druze ?

La cuisine druze est une vraie fête pour les sens. Elle puise dans la richesse culinaire du Levant, tout en gardant un ancrage fort dans les recettes familiales, transmises de génération en génération. Voici quelques plats que vous croiserez souvent, et que vous devriez absolument goûter :

  • Le labné — un fromage frais, crémeux, relevé d’un filet d’huile d’olive du cru, souvent servi avec du pain encore chaud.
  • Les feuilles de vigne farcies, roulées à la main, parfumées avec des herbes et des épices locales.
  • Le majadra, un mélange simple mais délicieux de riz et de lentilles, parfois accompagné d’oignons frits.
  • Les galettes druzes (saj), cuites à la minute, garnies de zaatar, de fromage ou de légumes de saison.
  • Les katayef ou le knafeh, en dessert, sont riches, fondants, et tout simplement irrésistibles. Le tout se savoure souvent avec un thé aux herbes ou un café à la cardamome. Chaque repas est un moment de partage, chaque bouchée une histoire.
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