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Visites incontournables sur l’île d’Ischia

9 avril 2025

Une évasion sur l’île d’Ischia

Au large de Naples, un bout de terre semble flotter entre les reflets du ciel et les souvenirs d’un volcan ancien. La visite d’Ischia, sans chercher à briller, attire le regard. Pas pour sa grandeur, ni pour un décor parfait, mais parce qu’il s’y passe quelque chose. Une impression, difficile à nommer. Le bleu dense de la mer, la roche noire, la végétation presque tropicale par endroits, puis ces villages accrochés aux pentes… Tout ça tient ensemble, sans vraiment s’expliquer.

On y trouve des plages, oui. Certaines larges, d’autres cachées entre les falaises. Et puis ces fameuses sources chaudes, que l’île n’affiche pas avec arrogance mais qui, une fois testées, laissent une trace. Les thermes, discrets ou aménagés, font partie du quotidien ici. Un vieux savoir-faire, transmis sans grands mots. Le corps s’apaise. L’esprit aussi.

Il y a de quoi marcher, un peu s’égarer, grimper jusqu’à un ancien château ou suivre un sentier bordé de figuiers. Le patrimoine, parfois effacé par la végétation, reste là. On le devine dans un clocher, un mur rongé par le sel, une place où les anciens discutent sans se presser.

Mieux vaut peut-être commencer le voyage par Naples, en se laissant guider par un guide touristique à Naples. Plonger dans son désordre vivant, ses ruelles qui racontent tout, ses saveurs brutes. Et puis, quitter le continent. Embarquer vers Ischia, un peu comme on entre dans une parenthèse. Rien de spectaculaire, mais un calme particulier. Quelque chose qui reste.

Sommaire

1. Explorez le majestueux Château Aragonais

Perché sur un bout de roche, comme posé là par hasard, le Castello aragonese semble veiller sur l’île depuis toujours. Un simple pont de pierre le relie à Ischia, étroit, presque fragile face aux vents salés. Pourtant, derrière ses murs, c’est une autre histoire. Celle d’un passé dense, rugueux.

Construit bien avant notre ère, remanié, assiégé, occupé par des moines, des soldats, des rêveurs peut-être aussi… Ce lieu a tout connu. Guerres, retraites silencieuses, espoirs d’indépendance. On ne visite pas le château, on l’écoute. À travers ses pierres usées, quelque chose murmure encore. L’économie de l’île, ses échanges, son identité : tout s’est écrit en partie ici, au fil des siècles, sans trop faire de bruit.

Ischia - Castello Aragonese

Pourquoi le visiter ?

On grimpe doucement, entre les pierres irrégulières et les murs épais. Les ruelles, étroites, s’ouvrent parfois sur un angle inattendu, une vue qui saisit. La mer, juste là, turquoise ou d’un bleu plus sombre selon l’heure. En face, Ischia Ponte. Ses maisons, toutes serrées, couleurs passées mais vivantes. Plus loin, Barano d’Ischia, comme posé dans une poche de verdure. Rien n’est parfait, tout semble à sa place.

Chaque village aperçu d’en haut garde ses secrets. Une chapelle oubliée, un jardin suspendu au bord d’un mur, des silhouettes d’églises qu’on devine anciennes. Et parfois, dans l’ombre, une crypte. Des histoires remontent, floues, mais persistantes. Comme celle des religieuses, cloîtrées ici au XVIIe siècle. Leur quotidien, invisible aujourd’hui, continue d’habiter les pierres.

Le château, à l’époque de la Renaissance, n’était pas seulement un refuge. Il servait aussi de poste d’observation, de rempart contre l’ennemi. Des affrontements maritimes, des manœuvres défensives… On oublie souvent qu’ici, l’histoire italienne a laissé des cicatrices. Aujourd’hui, des expositions racontent. Sobrement. Sans trop en faire.

  • Tarif : Environ 12 € par adulte.
  • Astuce : Visitez le château en fin de journée pour admirer le coucher de soleil sur la mer Tyrrhénienne.

2. Les thermes d’Ischia

Depuis l’Antiquité, l’île d’Ischia semble garder un secret sous sa surface. Une chaleur discrète, une eau chargée de minéraux qui surgit entre les rochers. Les anciens parlaient de guérison, de rituels. Aujourd’hui encore, on vient ici pour ça : se plonger, littéralement, dans ce que la terre offre de plus simple et de plus puissant.

Ischia - Jardins de Poseidon

Les meilleurs thermes

  • Jardins de Poseidon : Un grand parc, presque silencieux malgré les visiteurs. Vingt-deux piscines, chacune avec sa température, ses effets. L’eau fume parfois. Le corps flotte, s’enfonce un peu. Tout autour, des arbres. Et tout au bout, la mer. On passe de l’une à l’autre. Pas besoin de choisir.
  • Negombo : Caché dans une anse de la baie de San Montano, ce lieu ressemble à un jardin un peu irréel. Des bassins, ici et là, comme s’ils avaient poussé avec les plantes. On y vient pour se reposer, mais aussi pour sentir que le paysage participe. Rien n’est coupé du vivant.
  • Nitrodi : Plus discret, plus brut. L’endroit a quelque chose d’ancien, pas seulement à cause des vestiges. On parle encore ici d’eau sacrée. Les bains, simples, sont connus pour apaiser la peau. Des gestes, des soins, des silences. On y reste longtemps sans s’en rendre compte.
  • Baie de Sorgeto : Pas vraiment un établissement. Plutôt un coin de mer étrange, à Panza. Là où l’eau chaude surgit dans la crique, se mêle au sel. On s’installe dans des cuvettes de pierre, le jour, la nuit parfois. On ne paye rien. Mais on emporte quelque chose en repartant.

Massages, bains de boue, soins à base de plantes locales. Ce sont des mots simples, mais ils prennent un autre sens ici. Au Jardin de Poseidon, certains parlent encore de leur premier massage comme d’un déclic. À Nitrodi, ce sont les boues qui intriguent : leur texture, leur effet, ce calme qui suit.

Ces lieux, au-delà de leur effet sur le corps, racontent aussi une culture. Une manière ancienne de prendre soin, sans dissocier nature et bien-être. Sur une île volcanique, tout commence par l’eau.

3. Les plages de rêve

À Ischia, les plages ne se ressemblent pas. Certaines longues, ouvertes au vent, d’autres repliées dans des criques qu’on découvre au détour d’un sentier. Ce n’est pas une carte postale figée, plutôt une succession de scènes, à vivre selon son humeur. Sur le sable de Maronti, on marche longtemps, pieds nus. Des fumerolles chaudes surgissent parfois entre les galets. L’eau est calme, tiède à certains endroits. On s’y attarde sans vraiment s’en rendre compte.

Citara, elle, brille autrement. L’eau, d’un bleu clair presque transparent, laisse apparaître les rochers en dessous. Parfois des bancs de poissons. Ceux qui aiment plonger avec masque et tuba y trouvent leur bonheur. Et au fond, les Jardins de Poseidon, comme une oasis, juste derrière la plage.

San Montano. Moins vaste, plus discrète. Une anse tranquille, entourée de collines couvertes de végétation. Le bruit s’arrête presque ici. On entend surtout les clapotis, quelques voix lointaines, le vent dans les feuilles. Un coin pour s’oublier un peu.

Plages Ischia
  • Plage de Maronti : La plus étendue de l’île, douce pour les enfants, reposante pour les adultes. Les sources chaudes toutes proches ajoutent un charme inattendu. On s’allonge, on ne pense plus à rien.
  • Citara : Des eaux claires, parfaites pour observer les fonds. La proximité des Jardins de Poseidon y attire du monde, mais le lieu reste agréable. Les rochers sculptent le décor, comme si la mer les avait dessinés exprès.
  • San Montano : Un petit monde à part. Protégée par la nature, cette crique invite au silence. Peu fréquentée en semaine. C’est ici qu’on vient quand on cherche un moment hors du temps.

4. Randonnée sur le Mont Époméo : Panorama spectaculaire

Avec ses 789 mètres, le Mont Époméo domine l’île comme une silhouette familière. On le voit presque de partout. Mais c’est en marchant vers lui, puis sur lui, qu’on comprend vraiment sa présence.

Les sentiers grimpent doucement, au début. Des tronçons boisés, frais même en été. Puis les arbres s’éclaircissent, la roche apparaît, ocre, creusée. Parfois une ferme. On y vend un morceau de fromage, un verre de vin. Pas pour les touristes, pour ceux qui passent. Une pause, sans protocole.

  • Sentiers recommandés : Les chemins traversent des bois touffus, des pentes plus arides, des zones où la roche semble avoir éclaté sous la chaleur. En montant, il arrive qu’un âne vous croise. À certaines étapes, on s’arrête dans une ferme. Là, un fromage de brebis. Plus loin, un vin local, servi sans manière.
  • Astuce photo : Arriver au sommet avant le lever du soleil. Le ciel change lentement, Naples se devine au loin, Capri flotte à l’horizon. Rien de spectaculaire, mais un moment à garder pour soi. L’appareil photo ne suffit pas toujours.

Autour du mont, des histoires circulent. On parle d’anciens dieux, de phénomènes étranges, de grondements souterrains. Le volcan est endormi, paraît-il. Mais les gens du coin restent prudents. Le Mont Époméo n’est pas seulement un sommet, c’est un personnage.

5. Sant’Angelo : Charme pittoresque et authenticité

Tout au sud de l’île, un village semble résister au temps. Sant’Angelo, ancien port de pêche, minuscule mais plein de caractère. On y arrive souvent par hasard. Et puis on reste. Les ruelles tournent, descendent, s’enroulent autour des maisons blanchies, peintes par touches, comme si chaque façade avait une humeur différente.

Pas de grandes foules ici. Le rythme est lent. Il y a les chats, les anciens sur les bancs, l’odeur du sel. Pendant la Fête de la Mer, tout change un peu. Des processions, des chants, les tables se remplissent. Les habitants sortent, racontent, partagent. Ce n’est pas un spectacle, c’est leur vie, ouverte un instant à ceux qui passent.

Ischia - Sant'Angelo
  • Où manger : Sur le port, quelques tables simples, sans prétention. Un plat de spaghettis aux oursins, du poisson grillé, un verre de blanc. Rien de sophistiqué, juste ce qu’il faut. La mer en toile de fond, le clapotis tout proche.
  • Comment y aller : À pied, par les sentiers, ou en bateau-taxi. Ceux qui aiment les arrivées lentes préfèreront l’eau. Le débarcadère est petit, presque discret. On touche terre, et tout de suite, le calme.
  • Activités : Quelques boutiques d’artisanat, des objets faits main, pas fabriqués en série. On marche sans but, une glace à la main, en longeant les quais. Rien de plus. C’est justement ça, Sant’Angelo.

6. Forio : Jardins, églises et couchers de soleil

À l’ouest de l’île, Forio s’impose doucement. Pas par la taille, ni par le nombre de visiteurs. Plutôt par cette façon qu’il a de mêler le sacré, la nature, et la vie quotidienne. Le matin, le marché s’agite, les voix montent, les odeurs se croisent. Plus loin, une église posée au bord d’un promontoire. Et puis, en arrière-plan, toujours cette mer qui attend.

On y passe quelques heures, parfois la journée. On s’arrête ici, là, on s’attarde dans un café. Forio ne se visite pas au pas de course. Il faut lui laisser le temps de se dévoiler.

Ischia - Forio
  • L’église Santa Maria del Soccorso : Une silhouette blanche, dressée face au vide. Le bleu tout autour, éclatant. On entre sans bruit. Une lumière douce, des ex-voto, des bougies. Mais c’est dehors que le souffle se coupe. Le panorama. Rien d’artificiel, juste la mer, immense.
  • Le Torrione : Une tour trapue, massive. Autrefois bastion contre les pirates, elle surveillait l’horizon. Aujourd’hui, elle héberge des œuvres d’art, des toiles accrochées aux pierres. On grimpe au sommet, la vue reste intacte. Les bateaux, les toits, l’agitation au loin.
  • Jardins La Mortella : Un monde à part. Conçus par un compositeur, peuplés de plantes venues de loin. L’endroit respire le calme. On y croise parfois un concert, des notes qui glissent entre les feuillages. Rien n’est figé. Tout pousse, tout vit.
  • Couchers de soleil : On en parle comme d’un rituel. Forio s’enflamme chaque soir. Le ciel, la mer, les façades prennent des teintes que personne n’arrive vraiment à décrire. Sur la terrasse du bar Il Tramonto, on s’installe. Un verre à la main, les mots se font rares. On regarde, simplement. Et on garde ça en mémoire.

7. Le Bosco della Maddalena : Nature et tranquillité

Un peu en retrait, loin des plages et des villages animés, s’étend une forêt que peu de visiteurs connaissent vraiment. Le Bosco della Maddalena. Une étendue verte, dense, presque oubliée. Ici, le temps ralentit. Sous les chênes verts et les pins maritimes, l’air devient plus frais, le sol plus souple. On entend les pas, quelques oiseaux, parfois rien.

Les sentiers se faufilent doucement, balisés mais pas trop visibles. On marche sans but précis. En chemin, de petites pancartes racontent la vie du lieu. Insectes, plantes, écosystèmes fragiles. Rien d’académique, juste ce qu’il faut pour apprendre sans le chercher.

Par endroits, des tables de bois. L’ombre est agréable, le calme presque total. On s’assied, on sort un morceau de pain, quelques fruits. Et devant, entre les troncs, une ouverture. La mer, loin, comme une ligne brillante. Quelques villages en contrebas. On regarde, longtemps, sans vraiment parler.

8. Le Belvédère de Zaro

Pas très loin de Forio, un sentier grimpe légèrement. À son bout, une clairière. Puis la mer. Le Belvédère de Zaro, comme suspendu. Le vent y souffle un peu plus fort. Il emporte les voix, les pensées.

Ce lieu, certains y viennent pour prier. D’autres, juste pour se tenir là. Une statue de la Vierge, posée entre les arbres, attire les regards. Pas besoin de croire pour ressentir quelque chose. L’endroit a cette manière étrange de faire taire l’agitation.

Et puis, il y a ce moment. Quand le soleil commence à descendre. Le ciel devient lourd de couleurs, l’eau en dessous s’embrase doucement. On reste debout, ou assis sur un muret, le regard figé. Il ne se passe rien, et pourtant tout est là.

Ischia - Belvédère de Zaro

Activités et conseils

  • Balade dans les bois : Le sentier jusqu’au Belvédère serpente sous les arbres, parfois étroit, parfois large. L’ombre y est douce. On avance sans se presser, juste pour le plaisir de marcher dans un silence presque complet.
  • Observation : Glissez des jumelles dans votre sac. On ne sait jamais. Un oiseau qui traverse les feuillages, un bateau minuscule à l’horizon. Il suffit d’un instant pour capter quelque chose qui échappe à l’œil nu.
  • Astuce : Attendez la fin d’après-midi. Quand la lumière devient plus chaude, les couleurs changent. Le lieu se vide un peu. Et le coucher de soleil, depuis ce point, prend une autre dimension. Pas besoin de parler, juste regarder.

9. Les falaises de Punta Imperatore

Tout au sud-ouest, là où la terre s’arrête net, les falaises de Punta Imperatore plongent dans la mer. Rien ne les retient. Le vent y souffle plus fort, les couleurs deviennent plus tranchées. On y sent l’île autrement, plus brute. Le phare, dressé depuis le XIXe siècle, garde encore la posture d’un veilleur. Même fermé, même silencieux, il raconte.

Ici, le sol craque, les roches portent les traces du feu ancien. L’activité volcanique a sculpté des formes étranges, presque irréelles. La lumière accroche les arêtes, la mer reflète mille bleus. Les photographes cherchent des angles, les rêveurs s’assoient et regardent.

Ischia - Les falaises de Punta Imperatore

Activités et conseils pratiques

  • Visite du phare : On ne peut pas entrer, mais l’approcher suffit. Le sentier y mène doucement. L’endroit semble figé hors du temps. Parfait pour une pause ou une photo sans cadre imposé.
  • Randonnée : Plusieurs chemins serpentent autour des falaises. Rien de difficile, mais il faut de bonnes chaussures. On avance au milieu d’une nature un peu sauvage, un peu oubliée. Rien n’est balisé à l’excès.
  • Observation des étoiles : Une fois le soleil disparu, la nuit s’installe vite ici. Loin des lumières, le ciel s’ouvre. On lève les yeux. Et on reste là, parfois longtemps, sans dire un mot.

Prolongez l’émerveillement en explorant d’autres trésors

Ischia n’est pas une île qu’on épuise. À chaque détour, un visage nouveau. Roche volcanique, plages tranquilles, villages pleins de vie et traditions vivaces. On y vient pour se reposer. On y reste pour tout le reste.

Mais si le temps le permet, pourquoi s’arrêter là ? Capri, posée en face, attire avec ses falaises, ses marches sculptées, sa Grotta Azzurra qui joue avec la lumière. Plus discrète, Procida déroule ses façades pastel, son port minuscule, ses ruelles sans prétention. Ces deux îles, si proches, si différentes, ajoutent des nuances au voyage.

Le plus important reste peut-être de ne rien prévoir trop précisément. Se perdre un peu. S’asseoir sans raison. Regarder. Marcher sans but. Car ici, dans ce coin de Méditerranée, c’est souvent dans l’oubli des plans que naissent les meilleurs souvenirs.

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