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Varanasi. Ce n’est pas un décor. C’est un souffle, ancien, dense. Nos guides locaux ne vous mènent pas, ils vous laissent entrer. La ville, elle, ne se montre pas d’un coup.
Commencez peut-être par le ghât Dasaswamedh. Tout y bouge. Les gestes, les couleurs, les voix. Des corps plongent dans le Gange, d’autres prient en silence, dos tourné au monde.
Puis viennent les temples. Kashi Vishwanath. Sankat Mochan. Des lieux où la ferveur ne se joue pas, elle se vit. Hanuman y veille, quelque part, entre deux colonnes.
Le soir, vous glissez sur l’eau. Pas vite. Les ghâts s’allument doucement. Des flammes flottent. Des chants montent. Vous regardez. Vous n'expliquez pas. Vous sentez juste que ça restera.
Top 5 visites guidées
Lieux à voir
Au lever du jour, les ghâts de Varanasi s’animent, l’eau du Gange prend des reflets laiteux. Des silhouettes descendent les marches, prières brèves, gestes calmes. Le tintement des cloches traîne, une fumée d’encens, rien d’appuyé.
Au crépuscule, à Dashashwamedh Ghat, la Ganga Aarti déroule ses flammes, chorégraphie précise. Les chants couvrent un instant les bruits de Varanasi, puis retombent. Les voyageurs restent quelques minutes de plus, juste pour la lueur sur l’eau.
À Manikarnika Ghat, les crémations rappellent une réalité frontale, à aborder avec respect. Le regard se fait discret, les pas aussi. La ville continue, le fleuve entraîne tout, y compris les pensées.
Plus au sud, Assi Ghat offre un départ tranquille pour une barque à l’aube. Un chai brûlant, deux mots échangés, puis le courant. Observer les ghâts depuis l’eau donne une lecture simple, presque intime, de Varanasi.
Chaque soir, la Ganga Aarti rassemble la foule sur les marches. À Dashashwamedh Ghat, les cloches répondent aux conques, l’encens dessine des arabesques au-dessus du Gange. Le rituel commence, précis, sans hâte.
Les prêtres élèvent les lampes, gestes circulaires, souffle régulier. Le fleuve renvoie la lueur des flammes, quelques murmures seulement. La cérémonie tient autant du chant que du silence.
Un peu à l’écart, Assi Ghat propose une version plus intime, moins serrée. On observe depuis la barque ou depuis la pierre tiède, au ras de l’eau. Le temps se tasse, les minutes glissent.
Des mains confient au courant des bougies et des fleurs. À proximité de Rajendra Prasad Ghat, on regarde ces petites lumières filer, chacune avec son vœu. On repart doucement, avec l’odeur d’encens et le bruit sourd du fleuve.
Au cœur de Varanasi, le Temple d’or, Shri Kashi Vishwanath, attire un flux continu de fidèles. Les cloches tintent, l’odeur du ghee flotte, le dôme doré accroche la lumière. On avance lentement, regard posé, sans précipitation.
Le darshan tient en peu de temps, un geste, un vœu. Les prêtres versent l’eau du Gange, offrent des fleurs, la foule se resserre puis se relâche. Rien d’appuyé, une ferveur qui ne s’arrête presque jamais.
En sortant, la ville reprend son bruit, on glisse vers Dashashwamedh Ghat ou Manikarnika Ghat, à quelques ruelles. Le fleuve apporte de l’air, les pas trouvent leur cadence. Le temple derrière continue son rythme.
Le matin très tôt reste le moment le plus doux pour approcher le Temple d’or, avant les grandes files. Une marche à l’aube depuis Assi Ghat offre une arrivée simple, presque silencieuse. On garde en tête la lueur du dôme et ce calme bref.
En face de Varanasi, sur la rive est du Gange, le Fort de Ramnagar garde sa silhouette en grès. Portail massif, remparts usés par l’eau. On arrive par la route ou en barque, selon l’humeur du fleuve.
Dans la cour, le musée aligne palanquins, armes, berlines anciennes. Les vitrines ont vieilli, les étiquettes aussi, l’ensemble raconte une autre époque. Un gardien entrouvre une porte, une odeur de bois ciré.
Lors de la Ramlila, à l’automne, la ville royale se met en scène, nuits entières, foule patiente. On suit les épisodes, marche après marche. Un théâtre populaire, généreux, qui laisse des images tenaces.
Le matin donne une lumière douce au fort et au fleuve. Une traversée depuis Assi Ghat, retour vers Dashashwamedh Ghat quand le soleil baisse. Simple boucle, regard plein, Varanasi en face.
Sarnath, à une poignée de kilomètres de Varanasi, respire un calme rare. Jardins nets, briques anciennes, mémoire tenace. Ici, selon la tradition, le Bouddha a donné son premier enseignement.
Devant le Dhamek Stupa, on tourne lentement, presque sans parler. Les détails de pierre accrochent la lumière, le vent tire sur quelques drapeaux. Le temps s’étire, sans prévenir.
Des fragments rappellent le pilier d’Ashoka, lion au sommet, gardé au musée. Au Musée archéologique de Sarnath, statues sobres, mains en mudra, poussière de lumière. On s’attarde devant un visage lisse, regard baissé.
Plus loin, le Mulagandha Kuti Vihar laisse monter les chants, encens discret. Sous les arbres du parc aux daims, la marche se fait lente. Retour vers Varanasi, l’esprit encore accroché à ce lieu simple.
Un changement de nom, mais bien plus que ça. En 1956, l’Uttar Pradesh rend à la ville son nom sanskrit : Varanasi. « Le lieu au-delà des rivières. » C’est ancien. Difficile à traduire, presque à saisir.
Certains l’appellent encore Kashi. La ville de la lumière. Pas celle des néons, non. Une lumière intérieure, qui ne s’explique pas.