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9 lieux secrets à découvrir à Lisbonne

28 février 2025

Un autre visage de Lisbonne, loin des sentiers battus

Lisbonne, on croit la connaître. Ses collines, oui, ses ruelles pavées, ses azulejos aux couleurs passées. Beaucoup viennent pour le tram 28, la Tour de Belém, le Tage en fond de décor. C’est le Lisbonne incontournable. Pourtant, en s’éloignant à peine du cœur touristique, autre chose se révèle. Moins poli. Moins préparé. Plus vivant.

Ce que la ville ne crie pas, elle le murmure dans ses recoins. Entre deux murs effrités, un escalier qui ne mène nulle part, un jardin suspendu que personne ne signale. Lisbonne, quand on la regarde de biais, s’offre autrement. Et parfois, c’est là qu’elle touche.
Pas besoin de plan rigide ni de programme parfait. Ces lieux, on les croise souvent par hasard. On les garde en mémoire sans trop savoir pourquoi. Ils ne sont ni spectaculaires ni cachés comme des secrets bien gardés. Ils sont là. Et c’est suffisant.

Envie de faire un pas de côté ? D’oublier les files d’attente, les lieux balisés, les spots “à faire absolument” ?
Voici 9 lieux, un peu discrets, parfois improbables, toujours singuliers. Une autre Lisbonne s’y cache, en équilibre entre passé qui s’effrite et présent qui flotte.

Lisbonne incontournable
Sommaire

1- LX Factory : Le repaire branché des créateurs

À Alcântara, coincé entre les rails et les vestiges d’un vieux Lisbonne industriel, un ancien complexe d’usines s’est métamorphosé. Pas dans le silence ni la retenue, non. La LX Factory gronde encore d’énergie brute, mais aujourd’hui ce sont les artistes, les designers, les libraires et les curieux qui l’occupent. Les murs parlent, couverts de fresques et de slogans, parfois tendres, parfois criants. C’est un lieu qui bouge, qui réagit, qui vit au rythme de ceux qui le traversent.

Le dimanche, quelque chose change. L’atmosphère déjà vivante s’électrise. Stands bricolés, artisans bavards, trouvailles qu’on ne cherchait pas. Et ce parfum, venu de la minuscule boutique Landeau Chocolate, qui annonce la meilleure part de gâteau au chocolat qu’on ait goûtée depuis longtemps.

Un lieu chargé d’histoire réinventé pour la modernité

Le site de la LX Factory garde intacte sa structure d’origine. Des briques rouges, des entrepôts massifs, de vieilles cheminées. Le passé industriel est partout. Mais il dialogue, sans conflit, avec des formes plus actuelles. Là où résonnaient autrefois les machines, on trouve aujourd’hui des librairies à étage, des studios de création, des restos qui servent sur des tables en bois brut ou en métal récupéré.

En marchant dans les allées, pas de parcours fléché. Juste des rencontres. Une vitrine étrange, une porte entrouverte, un atelier derrière une baie vitrée. Chaque mur semble avoir quelque chose à dire. Le street art couvre les façades, change avec les mois. Des fresques pleines de couleurs, des messages griffonnés, des visages sans nom. Pour les photographes, c’est un terrain de jeu inépuisable. Pour les autres, une balade qui bouscule un peu le regard.

Des boutiques et galeries pour les amateurs de découvertes

Ce n’est pas un centre commercial déguisé. Pas vraiment. Les boutiques ici ont un grain. On y trouve des choses faites à la main, des objets qui ont une histoire ou une bizarrerie. Rien de lisse. Beaucoup de surprises.

Au fond d’un bâtiment, la librairie Ler Devagar se dresse, presque théâtrale. Immense, silencieuse, pleine à craquer. Des livres, mais pas que. Une ambiance suspendue. Des engrenages d’imprimerie, encore là, figés dans le décor. Un lieu qu’on n’explore pas à la hâte.

Les dimanches : une ambiance encore plus vivante

Le week-end, tout s’élargit. Les portes s’ouvrent davantage. Un marché local prend possession de la rue centrale. Les stands débordent de tissus, d’objets vintage, de créations qui n’existent qu’en une seule version. Des confitures qu’on goûte du bout des doigts, des bijoux improvisés, des vêtements qu’on devine cousus tard dans la nuit.

Il y a de la musique, parfois. Des odeurs de cuisine. Des enfants qui courent. Un joyeux désordre.

Conseils pratiques pour profiter de la LX Factory

  • Quand y aller ?
    Mieux vaut y passer un dimanche si l’on veut profiter de l’agitation du marché. En soirée, l’éclairage change tout. Le lieu prend une autre couleur, plus douce, plus électrique aussi.
  • Comment s’y rendre ?
    Depuis le centre-ville, le tram ou le bus vous y déposent sans mal. Mais ceux qui aiment marcher peuvent longer le Tage depuis Belém ou Cais do Sodré. L’arrivée à pied réserve parfois des surprises.
  • Astuce pour les gourmands : En fin de journée, un verre ou un dîner sur le rooftop du Rio Maravilha offre une parenthèse avec vue. Lisbonne s’étale, doucement, sous les lumières.

2- Casa do Alentejo : Un joyau d’architecture mauresque

On passe devant sans voir. Une façade grise, anodine, comme tant d’autres près de la Praça dos Restauradores. Mais derrière, un monde entier. La Casa do Alentejo ne se livre qu’à ceux qui osent pousser la porte. Et là, surprise : un patio pavé, des murs couverts d’azulejos, une atmosphère suspendue. Le bruit de la ville s’efface, comme coupé net.

Un ancien palais du XVIIᵉ siècle, dit-on. Aujourd’hui dédié à la culture d’une région discrète, l’Alentejo. Pourtant, ici, tout respire une autre époque. Une lenteur. Un silence épais.

Un chef-d’œuvre architectural chargé d’histoire

L’entrée, déjà, trouble. Ces carreaux bleus qui racontent les champs, les moissons, les scènes rurales. Puis viennent les arcs, les plafonds de bois ouvragé, les patios qui rappellent l’Andalousie ou le Maroc. Un mélange étonnant. Harmonieux, pourtant. Chaque recoin cache une courbe, un détail. Même les lampes semblent avoir été suspendues à une autre époque.

Le grand patio, avec sa fontaine et ses colonnes, devient presque irréel. On s’assoit. On reste. On écoute. Le murmure de l’eau, quelques voix en retrait, et l’ombre qui avance lentement.

Un voyage gustatif au restaurant du premier étage

À l’étage, un restaurant. La lumière y est tamisée, les nappes parfois un peu passées. Mais l’important est ailleurs. Dans l’assiette. Les plats de l’Alentejo ont cette chaleur terrienne : açorda, porc aux palourdes, fromages rustiques. Rien de prétentieux. Juste bon. Simple et franc.

Même sans faim, monter vaut le détour. Les fresques, les miroirs, les lustres. Une opulence douce, un peu fanée, qui donne envie de ralentir.

Une immersion culturelle dans l’Alentejo

Ce n’est pas qu’un restaurant ou un monument figé. Des expositions, des concerts, parfois des conférences. Le lieu vit. Il raconte cette région discrète du sud, loin des plages et des guides. L’artisanat, la musique, les traditions, tout y passe, sans tapage.

Une autre idée du Portugal, plus intérieure. Moins connue, peut-être plus sincère.

Astuce : L’entrée est libre. On peut juste flâner, sans consommer. Le matin ou en tout début d’après-midi, il y a souvent moins de monde. On entend mieux le lieu.

Comment s’y rendre ?
En descendant à la station de métro Restauradores, il ne faut marcher que quelques minutes. Attention : l’entrée ne paie pas de mine. Une porte discrète, presque cachée. Ouvrez-la. Le reste vaut l’écart.

3- Quartiers de Madragoa et Graça : Authenticité et calme

Quand on cherche à échapper aux circuits balisés, Lisbonne réserve encore des surprises. Deux quartiers, à l’écart mais pas loin, offrent cette sensation rare : celle de traverser une ville sans qu’elle ne cherche à se montrer. Madragoa et Graça n’ont rien à prouver. Ils sont là, tels qu’ils sont, avec leurs pavés irréguliers, leurs façades usées, leurs silences pleins d’histoires.

Ceux qui veulent s’y aventurer y trouveront plus qu’un décor. Une ambiance. Une lenteur. Et pour capter ce que l’œil ne voit pas, passer par des guides touristiques à Lisbonne peut changer l’expérience. Ils parlent des lieux comme on raconte des souvenirs.

Lisbonne - Quartiers de Madragoa et Graça

Madragoa : Le charme discret d’un ancien quartier de pêcheurs

Il faut s’y glisser. Ne rien attendre. Et regarder. Madragoa, c’est une respiration basse. Ancien quartier de pêcheurs, il garde cette simplicité, cette vie posée. Les murs portent des azulejos qui ont vu le soleil cent fois. Le linge flotte aux fenêtres. Des voix s’échappent des cuisines.

Ce qui rend Madragoa unique :

  • Une ambiance de village : Rien ne presse. On croise les mêmes visages, les portes restent entrouvertes, les chats dorment sur les marches. Ce n’est pas un décor, c’est un quotidien.
  • Une gastronomie locale : Quelques petites adresses, sans enseigne criarde. Des plats servis avec lenteur, souvent par ceux qui les ont préparés. Bacalhau à brás, sardines, un verre de vin. Ce n’est pas grand-chose, mais on s’en souvient.
  • Un patrimoine discret mais fascinant : Des couvents oubliés transformés en musées ou centres culturels. On pousse une porte, on découvre un cloître, une cour, un écho. Le Museu das Artes Decorativas, le palais des Marquis de Pombal… sans foule, sans file d’attente.

Graça : L’âme lisboète perchée sur les hauteurs

Plus haut, Graça. Une colline, oui, mais aussi une atmosphère. Le quartier regarde la ville de loin, comme s’il voulait en garder la distance. Et pourtant, c’est ici que le cœur bat le plus fort. Des ruelles raides, des vieux immeubles, et toujours, cette impression d’être ailleurs.

Ce qui rend Graça incontournable :

  • Des miradouros spectaculaires :
    • Le Miradouro da Graça : des bancs sous les pins, un point de vue large et mouvant. On y reste longtemps sans parler, juste à regarder passer la lumière sur les toits, sur le Tage.
    • Le Miradouro da Senhora do Monte : un peu plus haut, un peu plus calme. Les photographes l’aiment, mais même sans appareil, le lieu suffit à lui seul.
  • Un riche patrimoine historique : Le monastère São Vicente de Fora, avec ses azulejos narratifs, ses couloirs frais, son toit qui ouvre la ville comme une carte. Ce n’est pas un monument à cocher, mais un lieu à habiter un moment.
  • Une ambiance locale : Des marchés où rien n’a changé, des cafés sans fioritures, où l’on commande un bica en saluant le serveur d’un signe de tête. Ici, personne ne vous attend. Et c’est bien ce qui fait le charme de Graça.

4- Musée des Marionnettes

Dans les ruelles tranquilles du quartier de Santos, un ancien couvent semble garder ses secrets. À l’intérieur, un monde miniature s’agite en silence : le musée des Marionnettes. Peu de bruit, pas de foule. Et pourtant, une richesse inattendue.

Un voyage à travers le monde et l’histoire de la marionnette

Chaque salle dévoile des figures étranges, parfois familières, venues d’Asie, d’Europe, d’Afrique. Certaines sont si fines qu’on les croirait sculptées dans le souffle, d’autres massives, théâtrales, pleines de caractère. Les ombres chinoises, les marionnettes thaïlandaises, les personnages de la Commedia dell’Arte ou les marionnettes portugaises, usées par les années, forment une sorte de récit mouvant, planétaire.

Ici, rien de figé. Des marionnettes à fils, des ombres, des automates. Chacune raconte un fragment de monde, un souvenir de scène, un écho d’enfance peut-être.

Une expérience interactive pour petits et grands

Le musée ne se contente pas de montrer. Il invite. Certaines marionnettes peuvent être manipulées, timidement d’abord, puis avec plus d’audace. Comprendre les gestes, sentir le poids, découvrir les ficelles. Les enfants s’y prêtent volontiers, mais les adultes aussi, souvent.

Des ateliers sont parfois proposés. Créer une marionnette, tester un jeu de scène. On y apprend à voir autrement. À donner vie à l’inanimé.

Une architecture qui ajoute au charme du lieu

Les salles en pierre, les couloirs voûtés, tout dans le bâtiment semble s’accorder avec l’esprit du musée. On avance doucement, dans une lumière tamisée. Le lieu devient presque une scène. Les marionnettes y jouent sans jouer. L’ensemble respire un calme rare.

Astuce pratique

Après la visite, une promenade dans Santos s’impose. Le quartier a cette douceur, ce rythme ralenti. Quelques cafés, des façades oubliées, le Tage qui n’est jamais bien loin. En fin de journée, longer les quais ajoute une belle fin à cette parenthèse.

5- Tapada das Necessidades : Une oasis de verdure

Un mur, une grille. Derrière, un jardin que peu connaissent. Tapada das Necessidades, c’est son nom. Une étendue verte, presque sauvage, oubliée des circuits. Et pourtant, elle fut royale.

Lisbonne - Tapada das Necessidades

Un ancien jardin royal chargé d’histoire

Au XVIIIᵉ siècle, le roi Jean V l’imagine comme jardin botanique. Les arbres ont grandi, les serres se sont patinées, l’étang reste. On marche dans un passé discret. Pas de panneaux explicatifs, peu d’indications. Juste des chemins, de la pierre, de l’ombre.

Chaque recoin garde une trace. Une arche effondrée, un muret couvert de mousse, un arbre dont le tronc semble tordu par le temps. L’endroit n’a rien de spectaculaire. Mais il apaise.

Un cadre idéal pour la détente et la contemplation

On y vient pour se poser. Lire, dormir, s’étendre. Quelques bancs, beaucoup d’herbe. Le silence, quand il n’est pas troublé par le chant des oiseaux, est total. Les sentiers serpentent sans but précis. L’étang, avec ses canards et ses herbes folles, offre un tableau mouvant.

Parfois, les serres ouvrent. Elles valent le détour. Même fermées, leur structure en verre, un peu rouillée, raconte un autre temps.

Un lieu paisible et méconnu

Même en été, la Tapada reste vide. Une poignée de promeneurs, quelques habitants du quartier. Pas de stands, pas d’animation. Un vrai refuge. On n’y vient pas pour “voir quelque chose”, mais pour être ailleurs. Lisbonne paraît loin, alors qu’elle entoure le lieu de toutes parts.

On y reste plus longtemps que prévu. Parce qu’on s’y sent bien. Parce que rien ne pousse à repartir.

Comment s’y rendre ?

Le parc se trouve à Santos, à quelques minutes du centre. En tram, en bus, ou à pied, l’accès est simple. L’entrée est libre, à toute heure. Ceux qui voyagent avec un budget serré y trouveront une pause bienvenue. Et ceux qui cherchent simplement un moment de calme aussi.

6- Jardim do Torel : Une vue cachée sur Lisbonne

C’est un jardin qu’on atteint presque par surprise. Le Jardim do Torel, perché au-dessus de l’agitation, semble veiller à distance sur la ville. On y monte par l’ascensor do Lavra, petit funiculaire grinçant, ou à pied, pour les plus patients. Là-haut, tout ralentit.

Pas de foule. Quelques bancs à l’ombre, des arbres qui filtrent la lumière, un panorama discret sur la Baixa et les collines alentour. Le genre d’endroit où l’on reste sans vraiment s’en rendre compte. Où l’on oublie ce que l’on avait prévu ensuite.

Contrairement aux miradouros plus connus, celui-ci ne cherche pas à impressionner. Il offre. C’est tout. Une belle lumière, un calme rare, le murmure lointain des rues en contrebas.

L’été, la surprise est encore plus grande : une petite piscine municipale y est installée. Simple, sans prétention, mais unique dans ce genre de cadre. On s’y rafraîchit, on regarde le ciel, on écoute les rires. Cela suffit.

Un café discret attend les promeneurs. Un pastel de nata, un verre frais, et Lisbonne qui s’étire devant soi, sans bruit.

Comment y accéder ?

L’ascensor do Lavra vous déposera à quelques pas. Sinon, en partant du quartier de l’Avenida, on grimpe par des ruelles étroites, un peu raides, mais pleines de charme. Et au bout, ce jardin suspendu. Presque oublié.

7- Convento do Carmo : Une ruine chargée d’histoire

Dans le Chiado, entre deux boutiques animées, une silhouette étrange se détache. Des arches, sans toit. Une église ouverte au ciel. Le Convento do Carmo n’est pas un simple monument. C’est un souvenir figé. Un instant suspendu depuis 1755.

Le tremblement de terre a détruit beaucoup. Ici, il a laissé quelque chose. Une ruine, certes, mais pleine de noblesse. L’air y circule librement. Les pierres, marquées mais debout, racontent encore.

Lisbonne - Convento do Carmo

Une architecture fascinante

Dès l’entrée, les colonnes imposent le silence. Le vide au-dessus d’elles n’est pas un manque, mais une respiration. Les détails sculptés, les lignes gothiques, la patine du temps… L’ensemble ne cherche pas à impressionner. Il impose, doucement, sa présence.

Le ciel, visible à travers les arches, transforme l’église en décor vivant. La lumière y entre sans contrainte. Les ombres bougent. L’ambiance change à chaque heure.

Un musée riche en histoire

Dans une aile plus discrète, un petit musée. Peu de monde. On y découvre des sarcophages, des céramiques, des objets étonnants. Même des momies précolombiennes, venues de loin. Rien de spectaculaire. Mais tout a un poids. Un silence.

Chaque pièce semble sortie d’un récit. Elles parlent du Portugal, de ses liens avec d’autres mondes. D’une époque où Lisbonne regardait bien au-delà de l’Atlantique.

Une visite contemplative

Ce n’est pas un lieu à visiter au pas de course. On s’y arrête. On observe. On respire. Le Convento do Carmo invite à la lenteur. Et même ceux qui ne cherchent rien y trouvent quelque chose.

Astuce pratique

Avant ou après, se perdre dans le Chiado. Un café chez A Brasileira, un détour par une librairie, une vitrine oubliée. En fin d’après-midi, la lumière descend sur les pierres du couvent. Les photos, mais aussi les souvenirs, prennent alors une autre couleur.

8- A Tabacaria : Une librairie d’un autre genre

À Alfama, là où les pavés grincent sous les pas et les façades semblent parler au vent, se cache un lieu discret, presque secret. A Tabacaria, ancienne échoppe transformée en librairie. Rien d’ostentatoire, mais une ambiance qu’on sent tout de suite. Un mélange de papier, de bois ancien, de silences partagés. Un lieu plein de caractère Les étagères, patinées, s’élèvent jusqu’au plafond. Pas de fouillis, mais une sélection faite avec soin. Romans portugais, poésie, essais, quelques traductions inattendues. Et puis ces livres d’art, aux couvertures épaisses, parfois introuvables ailleurs. Rien d’accidentel ici. Chaque ouvrage semble avoir sa place. La poésie, particulièrement, y a sa maison. Comme une évidence dans ce pays qui l’honore encore. Une vitrine de l’artisanat local Mais A Tabacaria ne s’arrête pas aux mots. Des objets faits main y cohabitent. Affiches sérigraphiées, carnets cousus à la main, œuvres graphiques de jeunes artistes lisboètes. Des pièces uniques, parfois fragiles, qui disent quelque chose du Portugal d’aujourd’hui. Le lieu devient alors plus qu’une librairie : un petit musée vivant, changeant, accessible. Une ambiance qui invite à flâner Pas besoin de consommer. On peut s’asseoir. Feuilleter. Regarder. L’éclairage est doux, les fauteuils profonds. Le temps ralentit. On oublie l’heure. Certains viennent juste pour ça. Lire quelques pages. Écouter. Être là. Et souvent, ils restent plus longtemps que prévu.

9- Aqueduto das Águas Livres : Une prouesse architecturale

Sur les hauteurs de Lisbonne, là où la ville semble s’étirer dans le lointain, une silhouette imposante traverse la vallée. L’Aqueduto das Águas Livres, solide et élancé, tient encore debout après presque trois siècles. Un monument oublié par beaucoup, pourtant colossal.

Lisbonne - Aqueduto das Águas Livres

Un chef-d’œuvre de l’ingénierie portugaise

Commandé par Jean V, conçu par Manuel da Maia, l’ouvrage voit le jour en 1748. 18 kilomètres de canaux, d’arcs, de ponts. Certains franchissent des gouffres à plus de 60 mètres de haut. Le but ? Amener l’eau jusqu’au cœur de Lisbonne. Mais au-delà de sa fonction, c’est une déclaration. Une démonstration de savoir-faire, de force, de vision.

Ce qui frappe encore aujourd’hui, c’est sa résistance. En 1755, alors que la ville s’effondre sous le séisme, l’aqueduc tient bon.

Une visite à travers l’histoire et l’architecture

On peut y marcher. Oui, sur l’aqueduc lui-même. Une promenade étrange, suspendue, avec Lisbonne étalée à vos pieds. À gauche, la vallée de l’Alcântara. Au loin, des collines. L’air est plus léger là-haut.

Au-delà de la vue, il y a les histoires. Celle de Diogo Alves, bandit qui y aurait commis ses crimes. Celle, plus discrète, de ceux qui ont bâti l’ouvrage, pierre après pierre.

Un lien avec le Musée de l’Eau

L’aqueduc ne vit pas seul. Il appartient au Musée de l’Eau. Un lieu discret, un peu hors du temps, qui retrace comment Lisbonne a appris à dompter l’eau. Des maquettes, des instruments anciens, des récits techniques qui touchent pourtant à l’humain.

On comprend mieux la ville, ses failles, ses solutions.

Conseils pratiques

  • Horaires d’ouverture : En semaine surtout, parfois le week-end. Les heures varient. Mieux vaut se renseigner avant de venir.
  • Comment s’y rendre : Station Campolide, en train ou en bus. L’entrée n’est pas spectaculaire : une grille, un petit panneau. Il faut savoir qu’elle est là.
  • Durée de la visite : Une heure, peut-être un peu plus si vous prenez le temps. Ce n’est pas un lieu à parcourir vite.
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