FRANCE
EUROPE
AFRIQUE
MOYEN-ORIENT
AMÉRIQUE DU NORD
AMÉRIQUE DU SUD
ASIE
CARAÏBES
OCÉANIE
Valparaiso ne se visite pas. Elle se traverse. Se devine. Ancien port majeur sur la route du Cap Horn, elle a vu passer le monde. Puis le Canal de Panama a changé la carte. Et Valpo, comme on l'appelle ici, s’est assoupie. Longtemps.
Mais la ville ne s’est pas laissée faire. Depuis 2003, une partie est classée à l’UNESCO. Et ça a réveillé quelque chose. Une énergie. Un besoin de raconter.
Valparaiso s’étend sur 45 collines. Pas une n’a la même lumière. Les rues montent, descendent, s’arrêtent sans prévenir. Tout donne sur la mer, mais pas toujours droit. Les murs parlent — peinture, colère, espoir. Le Street Art ici, c’est pas de la déco. C’est de la mémoire. Et parfois du rire, pour ne pas plier.
Top 5 visites guidées
Lieux à voir
Commencer au port, dans El Plan, c’est sentir la ville à plat, pavés luisants après la bruine. Trolleybus qui grincent, façades passées. Une visite à pied prend ici son tempo, tranquille.
Puis ça monte, ruelles serrées, escaliers, ateliers ouverts. Les funiculaires aident quand les mollets protestent. On arrive sur Cerro Concepción, azulejos, clochers, bouts d’océan entre deux toits.
Plus loin, Cerro Alegre aligne ses murs peints, cafés minuscules, balcons qui craquent un peu. L’œil saute d’une fresque à une vieille plaque émaillée. Les funiculaires passent, lents, utiles.
Redescendre par l’Ascensor El Peral ferme la boucle, vue sur la baie, souffle revenu. Marcher encore jusqu’à Sotomayor, avec le port en ligne. Une visite à pied de Valparaiso se raconte comme ça, par petites scènes.
À Valparaiso, Cerro Polanco reste un peu à l’écart, ce qui lui va bien. Rues étroites, linge au vent, marches qui tirent un peu. On grimpe pour le street art, et pour ce calme curieux entre deux murs peints.
Le funiculaire Polanco, vertical, traverse d’abord un tunnel frais, puis file droit dans la colline. Bois qui vibre, métal qui claque, cabine minuscule. La porte s’ouvre, la baie apparaît, tout à coup plus simple.
Là-haut, les fresques s’empilent, certaines neuves, d’autres écaillées. Visages, slogans, couleurs posées à même le béton. Une visite à pied se dessine d’elle-même, escalier après escalier.
À l’Atelier Graff, pas de théorie longue, juste un regard qui guide et la main qui ose. On essaie un trait, on rate, on recommence. On repart avec une petite trace et l’impression d’avoir mieux compris la ville.
Pour un ceviche juste, la journée commence à Portales. Poissons encore brillants, voix des vendeurs, odeur d’algue. On choisit la merluza, parfois la reineta, et l’idée du plat se met en place.
Cap sur le marché El Cardonal, citrons lourds, oignons croquants, herbes qui collent aux doigts. Les sacs pèsent un peu, les couleurs aussi. Le reste se jouera au couteau.
Sur une terrasse de Cerro Alegre, un chef montre sans discours. On coupe fin, on presse, on corrige le sel. Le ceviche prend, simple, net, pendant qu’un Pisco attend sur le côté.
Vient le Pisco Sour, blanc d’œuf qui mousse, citron qui pique juste. Deux glaçons, un tour de shaker, le verre perle. La baie s’allume doucement, la dégustation suit le rythme de Valparaiso.
Pour découvrir les alentours de Valparaiso, il faut s’éloigner un peu. Vers le nord, Concon et Horcon gardent l’odeur du port, lions de mer sur les quais, filets qui sèchent. On suit les rochers, ça éclabousse parfois.
Plus haut, Zapallar cache une baie tranquille, maisons claires, sentier côtier qui ondule. On s’assoit un moment, un panier de sopaipillas, le bruit régulier des vagues. Rien de grandiloquent, juste l’œil qui se détend.
Au sud, Isla Negra ouvre la porte de Neruda, souvenirs partout, bois, verre, objets utiles ou pas. La mer tape fort, la maison regarde l’océan de face. On chuchote sans raison, ça colle au lieu.
À l’intérieur des terres, la vallée de Casablanca verse du blanc net, un peu de pinot noir, lumière sèche sur les vignes. Deux caves, pas plus, le temps d’une dégustation simple. Retour vers Valparaiso quand la baie s’allume.
La micro “O” grimpe et longe l’Avenida Alemania, suspendue au-dessus des collines. D’un côté la baie, de l’autre la ville empilée, câbles et façades tordues. Par temps clair, une ligne pâle au fond, les Andes.
Sur Cerro Concepción, les pas mènent au Paseo Gervasoni puis au Mirador Atkinson. Bancs, garde-corps bleuis par le sel, peintures qui claquent au vent. On laisse filer les minutes, à regarder les toits tomber vers le port.
Sur les hauteurs d’Artillería, le Paseo 21 de Mayo ouvre un panorama large, navires, grues, collines en gradins. On y monte par l’Ascensor Artillería, lent, utile. Un vendeur de mote con huesillo, deux gorgées sucrées, le regard repart.
Depuis l’eau, les points de vue changent encore. Une embarcation depuis Muelle Prat met la ville à distance, les collines s’aplatissent, les façades se répondent. On rentre au port avec le roulis, l’image de Valparaiso plus nette.