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Face à l’Adriatique, Dubrovnik s’entoure de remparts qui semblent flotter entre ciel et mer. Les toits de tuiles rouges, serrés les uns contre les autres, se découpent sur le bleu profond. En approchant par la route ou par bateau, la ville se révèle d’un seul bloc, presque intacte.
À l’intérieur des murs, les ruelles pavées descendent vers le port. On longe des façades claires, usées par le sel et le soleil, avant de déboucher sur une place animée. Les escaliers montent vers des points de vue d’où l’horizon s’élargit. Les amateurs de séries reconnaîtront peut-être certains décors, Game of Thrones ayant tourné ici plusieurs scènes marquantes.
La promenade sur les remparts offre un fil continu entre mer et toits. Par endroits, le bruit des vagues couvre celui de la ville. Dubrovnik garde cette atmosphère de forteresse ouverte, où l’on marche lentement pour tout regarder.
Marcher sur les remparts de Dubrovnik, c’est sentir d’un coup le poids de siècles d’histoire. On avance, deux kilomètres au total, et chaque pas ouvre un nouveau point de vue : les toits serrés, les clochers, puis au loin la mer qui se confond avec le ciel. On s’arrête souvent, juste pour regarder.
Ces murs n’ont pas été bâtis en un jour. Leur construction s’étire du VIIIe au XVIe siècle, avec des pierres si épaisses par endroits qu’elles dépassent six mètres. On comprend mieux en les longeant pourquoi la République de Raguse a tenu si longtemps face aux menaces.
Le contraste frappe : à gauche les maisons serrées, à droite l’Adriatique qui brille. Le silence se mélange aux cris des mouettes, et parfois au bruit d’un groupe qui passe. Tout cela donne l’impression d’un décor encore habité par ses défenseurs d’autrefois.
Avec un guide, les anecdotes surgissent, batailles et alliances, épisodes oubliés. Mais même sans récit, marcher sur ces pierres suffit. L’histoire est là, gravée dans les murailles.
Situé à l’ouest de la ville, le couvent franciscain de Dubrovnik appelé également Monastère franciscain de frères mineurs construit en 1337 est un chef-d’œuvre de l’art roman qui comporte deux cloîtres et 130 colonnes. L’édifice possède une des bibliothèques les plus précieuses du pays mais elle est uniquement ouverte aux moines qui vivent sur place.
Il existe aussi l’une des plus vieilles pharmacies au monde avec divers appareils et instruments de mesure. Vous pourrez y acheter des breuvages fabriqués selon des recettes ancestrales ainsi que des produits cosmétiques naturels.
La Placa, ou Stradun, trace une ligne droite au cœur de Dubrovnik. Ses dalles de calcaire, polies par des générations de pas, brillent presque comme du marbre. On l’emprunte sans vraiment réfléchir, de la porte Pile jusqu’à la porte Ploče, et on se laisse happer.
Les façades se ressemblent, comme si la ville avait voulu une certaine harmonie après le grand tremblement de terre de 1667. Derrière ces pierres claires, pourtant, cafés animés et petites boutiques rythment la rue. Les escaliers qui s’en échappent invitent à s’égarer dans des ruelles plus calmes.
Le Stradun change de visage selon l’heure. Le matin, on y croise les habitants pressés, le soir ce sont les lanternes et les musiciens qui installent une autre atmosphère. L’air sent parfois la pizza chaude, parfois le linge fraîchement lavé qui sèche aux fenêtres.
À l’entrée de la vieille ville, la fontaine d’Onofrio accueille depuis le XVe siècle voyageurs et habitants. On la reconnaît à sa forme ronde, massive, et aux seize visages sculptés qui crachent encore une eau claire et fraîche. Beaucoup s’y arrêtent, parfois juste pour remplir une gourde.
Elle faisait partie d’un vaste système d’aqueducs, imaginé pour amener l’eau depuis les collines. On imagine la prouesse technique pour l’époque, et l’importance vitale de ce point de rassemblement. Aujourd’hui encore, elle reste un passage obligé, presque un rituel en arrivant par la porte Pile.
La pierre, usée par les siècles, garde les marques de la ville et de ses habitants. Ceux qui s’assoient sur le rebord finissent souvent par lever les yeux, comme surpris de son austérité élégante. C’est un simple monument, et pourtant on s’en souvient.
La fontaine n’a pas le faste des palais ni la hauteur des remparts, mais elle dit beaucoup. Elle rappelle que Dubrovnik a toujours vécu de son ingénierie et de sa capacité à se protéger, même par l’eau.
Depuis le vieux port, dix minutes de bateau suffisent pour rejoindre l’île de Lokrum. Petite par sa taille, deux kilomètres à peine, mais dense, verte, comme un jardin flottant. On sent tout de suite que l’ambiance diffère de la ville.
Un ancien monastère, transformé en jardin botanique, se cache sous les arbres. Des paons circulent librement, indifférents aux visiteurs, ce qui donne au lieu un air étrange, presque irréel. On marche dans des allées ombragées où l’air reste plus frais qu’à Dubrovnik.
Au centre, un lac salé s’ouvre, relié discrètement à la mer par des grottes. L’eau y est calme, presque immobile, et la baignade prend des allures de pause intime. Peu de lieux donnent ce sentiment d’isolement alors qu’on est si près de la côte.
En grimpant jusqu’au fort royal, bâti par les Français au XIXe siècle, la vue balaie l’Adriatique et la vieille ville. L’île de Lokrum n’est pas seulement une excursion, c’est une respiration, un contraste nécessaire après l’agitation des remparts.